Devenu familier avec bohémiens et bohémiennes, celles-ci
continuent à vaquer à leurs affaires sous l'objectif
de son crayon et posent librement sans indication de sa part. Son
attachement aux rites et aux croyances, son respect de leur identité,
son admiration pour leurs traditions, rendent l'artiste si populaire
du côté des Saintes qu'il peut se promener et planter
son chevalet n'importe quand et n'importe où, approcher les
femmes et les campements comme un ami.
Ce sont parfois d'horribles vieilles ébouriffées
au teint boucané, au regard étrange et profond de
mystère ou ces gamins au visage orangé, aux muscles
exercés, demi-nus.
Les commandes affluent de France et de l'étranger,
pour les plus beau ouvrages de ce début de siècle.
D'abord une centaine de dessins à la plume furent donnés
aux "Impressions de Provence" par M. Percy Allen (1910)
puis un certain nombre au poème allemand de M. Von Der Schulenburg
: "Une promenade d'hiver à travers la Provence".
D'autres encore, d'un sentiment délicieux, à la traduction
en catalan des "Flour de glaujo" de F. Mistral et une
soixantaine à la "Pierre écrite", recueil
de poèmes d'une inspiration toute grecque qui ont pour auteur
M. Roux-Servine. Mais aussi la "Louange du Cyprès"
de Gabriel Boissy, le "Nouvé gardian" de Joseph
d'Arbaud, les "Contes de Provence" de Paul Arène...
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