Chargement en cours... merci de patienter

 

"La poésie est vraiment la Force devant laquelle tous, tôt ou tard, s'inclinent".

(Hommage à Mistral - Arles 5/02/1906)

Suite : Festo Vierginenco

"Frédéric Mistral vint le voir un jour, le regarda travailler, contempla ses dessins et l'amitié les unit."

Le grand poète (1830-1914) s'assura sa collaboration et Lelée devint le "Peintre de Provence".

Accueil

Frédéric Mistral fut le principal initiateur du renouveau de la langue provençale. Membre fondateur du Félibrige, mouvement littéraire provençal, le succès de Mireille (Mirèio), poème épique publié en 1859, ui assura une consécration définitive : en 1904, il reçut le prix Nobel de littérature.

Retour : l'image provençale
" Cet argent du poète " lui permit de mener à terme son ambitieux projet de musée ethnographique régional. Il fait rénover l'hôtel de Laval-Castellane ancien collège des Jésuites, puis y installe de 1906 à 1909, quelque 30000 objets et documents patiemment collectés et étiquetés par ses soins.
L'inauguration du nouveau Muséon Arlaten, a lieu le 29 mai 1909.
" Ainsi est fixé à jamais, pour les générations futures, la vie quotidienne au pays d'Arles en ce début du XX° siècle."
Répartis sur trois niveaux, la trentaine de salle du musée est toujours gardée, selon le vœu de l'écrivain, par une ribambelle d'Arlésiennes en costume traditionnel. Une galerie du musée est dédiée à Léo Lelée. (Lien vers Les musées d'Arles)

Le peintre devient effectivement l'un des plus fervents disciples et admirateurs de Mistral qui lui confie l'organisation des premières Festo Vierginenco, en 1903.

Il prend l'initiative, au cours d'un banquet organisé en 1908 à l'Hôtel du Forum, de collecter des fonds pour l'édification de la statue de Mistral sur la place, juste en face de l'Hôtel. La statue sera érigée en 1909 pour le cinquantenaire de "Mireille". A l'occasion de la fête des gardians, le 1er mai, la reine d'Arles dépose à ses pieds un bouquet de saladelle.

Sa participation à la vie culturelle arlésienne et son engagement pour la cause régionaliste sont certainement les principales raisons de l'intégration spectaculaire de Léo Lelée.

Il est membre du "Félibrige", participe aux "Jeudi du Muséon", aux activités de "l'Ecole mistralienne", du Comité des sites et monuments historiques de la "Société française préhistorique", de la "Société vauclusienne des amis des arts" où il compte de nombreux amis, parmi lesquels Gabriel Boissy, Yvan Pranishnikoff, Hermann Paul.
En 1905, c'est le Coumitat Vierginenco qui sera refondu en 1909 dans la Nacioun Gardiano, créée par le Marquis Folco de Baroncelli pour la maintenance des traditions gardianes.
Il a bien d'autres activités dont certaines inattendues. Ainsi accepte-t-il au grand détriment de ses propres affaires, de tenir la manade de d'Arbaud contraint à de longs séjours dans un sanatorium suisse.

En 1911, avec E.Cartier et F.de Hérain, il crée l'association Le Trident qui a pour objet de promouvoir la culture provençale par le biais des Beaux-arts.
Il apprend le provençal et milite pour le mouvement espérantiste dont il devient l'un des peintres préférés (il créera "Tra Provenclado" -La Provence- en espéranto) un journal qui paraît en Août 1914.

L'éminent illustrateur fut également très souvent sollicité par les Chemins de Fer et la Société Chaix, les Offices du Tourisme... Il créa plusieurs diplômes, "Cocarde d'Or", "l'Académie d'Arles"... sans compter l'illustration du diplôme de "Certificat d'études", des "Cahiers de Devoirs de Vacances", des programmes, faire-part, invitations...
Ses décors firent la réputation des plus prestigieux établissements: "l'Hôtel du Forum", la Sous-Préfecture et le "Casino" d'Arles, les pavillons du "Dominion Hôtel", "L'Escaline" et le "Petit Montagné" en Avignon, les Galeries Lafayette et l'Odéon à Paris, le Transatlantique "Florida" à Saint-Nazaire...

Mais la guerre interrompt cette belle réussite. Du fait de son classement "territorial" (en raison de sa petite taille) et des séquelles de son récent accident de voiture (de multiples fractures mal ressoudées, notamment au fémur, lui vaudront d'endurer toute sa vie de violentes douleurs), il est classé "service armé" en 1914, mais n'est réellement incorporé qu'en janvier 1915, quand les hécatombes du front exigent de nouveaux lots de chair à canon.
Mobilisé, blessé, gazé, Lelée utilise ses temps de repos à peindre et à dessiner pour vendre ses oeuvres au profit de la Croix-Rouge, créant également de très nombreuses cartes postales, agréées par la Poste aux Armées pour le courrier des "poilus".
Démobilisé en 1919, il retrouve sa famille installée à Fontvieille où sa carrière connaîtra un nouvel essor.